Mon innocence est ma forteresse

Marquis de Montcalm (1712- 1759).

mardi 19 janvier 2010

Pourquoi le mal ?

Personne ne peut rester indifférent face au séisme dévastateur qui a frappé l'île d'Haïti ce mardi 12 janvier 2010. Le chiffre des victimes est encore vague, dans un des pays les plus pauvres du monde. Et tandis que la machine humanitaire internationale se met en branle, la question du sens à donner à cette tragédie est présente dans tous les esprits.

Le soucis occidental de vouloir tout expliquer se heurte ici à l'incompréhension de la nature. Mis à mal par les tsunamis, les éruptions volcaniques et les tornades, cultivé par toute une série de films-cataclysmes, l'imaginaire contemporain désespère de saisir l'insaisissable. Du coup, nos esprits raisonnés retombent avec complaisance dans une vision apocalyptique d'interprétation des signes. La tragédie haïtienne a sans le vouloir convoqué des prédicateurs sortis tout droit des heures les plus incertaines de la Réforme. Le télévangéliste Pat Robertson détient en effet l'explication du séisme dévastateur de Port-au-Prince. Sur sa propre chaîne de télévision, le prêcheur baptiste est arrivé à la conclusion que le cataclysme était la conséquence d'un pacte conclut entre les Haïtiens et le Diable lui-même il y a deux siècles pour chasser les Français. En effet, les Haïtiens étaient, rappelle-t-il, « sous le joug des Français, vous savez, Napoléon III ou je ne sais quoi ». Ce whatever illustrant la méconnaissance - le Marquis penche pour l'inculture - yankee de l'Histoire, on pourrai en rire dans d'autres circonstances. Une telle explication aurait certainement convenu aux colons français fuyant l'île rebellée en 1791. Luther lui-même, sur une route de Saxe, reçut sa vocation religieuse en étant piégé dans un terrible orage qu'il pensait être la manifestation de la puissance divine

De son côté, le pape a immédiatement réagi en activant les institutions caritatives de l'Église catholique. «Je fais appel à la générosité de tous afin que notre solidarité concrète et le soutien efficace de la communauté internationale envers ces frères et sœurs qui vivent un moment de nécessité et de douleur ne viennent pas à manquer», a déclaré Benoît XVI lors de son audience générale au Vatican dès mercredi 13 janvier. Le souverain pontife a également assuré les Haïtiens de sa prière, ce qui a valu quelques sarcasmes de la part de certains médias français. "Ces journalistes ne connaissent pas Haïti, réagit le bloggeur Patrice de Plunkett, interrogé le 15 janvier par Radio Notre-Dame aux côtés du journaliste Henrik Lindell et de l'essayiste Jean-François Colosimo, dans le traditionnel débat proposé par la radio, opposant un catholique, un protestant et un orthodoxe, Le peuple haïtien étant profondément religieux, appeler à la prière en solidarité des victimes, c'est parfaitement cohérent. Une ignorance qui rappelle la sous-culture médiatique". Peu de journalistes en effet connaissent l'histoire d'Haïti, première colonie française à proclamer son indépendance en 1804, ravagée depuis par des crises économiques, politiques, des dictatures féroces soutenues par l'étranger et des catastrophes naturelles. Un véritable enfer, dans lequel les Églises chrétiennes jouent un rôle primordial et extrêmement positif dans un pays marqué par la religiosité vaudoue et catholique (les deux se mélangent souvent). La condescendance des médias occidentaux envers la prière des Haïtiens est donc hors de propos. Cette catastrophe n'est pas le plan de Dieu. Ces drames font partie de la fêlure du monde, de la rupture du monde. Quant à l'aide apportée par les structures catholiques, elle s'inscrit dans la durée et en profondeur, reposant sur un message de charité bimillénaire, à la différence de l'aide internationale massive et médiatique, qui, parce qu'elle repose sur l'émotion et que ce sentiment est éphémère, ne tarde pas à retomber pour se porter vers une autre cause.


Ci-joint un très bon article de Vivre pour la Vérité.

Ci-joint l'appel de l'Ordre de Malte.



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